L'Institut du Tabac (SEITA) de Bergerac

L’histoire de l’Institut du Tabac de Bergerac est intimement liée à celle du tabac en France. Depuis son installation au cœur de la principale région tabacole en 1927, l’Institut s’est peu à peu imposé comme un véritable centre de ressources auprès des planteurs de tabac. Si ces missions ont évolué dans le temps, elles restent principalement consacrées à l’amélioration de la plante de tabac et de fournir une expertise reconnue en matière d’agronomie, de bonnes pratiques agricoles et protection raisonnée de la production du tabac

Longtemps connu comme l’Institut du Tabac de la SEITA (de 1927 à 1999), il poursuit ses activités au sein du groupe Altadis de 1999 à 2008, puis au sein groupe Imperial Tobacco jusqu’en 2013.

Le domaine de «  La Tour » 
On commence à voir l’existence de ce domaine au cours du XVIIIe siècle. Cette demeure appartenait, avec les terres qui l’entouraient à la famille DAUGEARD, qui possédait ce domaine « depuis temps immémorial ». Cette propriété présentait l’avantage d’être située aux portes de la ville de Bergerac (3kms), à laquelle la reliaient deux très bonnes routes. Son achat demanda de multiples démarches. C’est le 6 juin 1929, par devant M. CUMMENGE, Sous-Préfet de l’arrondissement de Bergerac, que le contrat de vente à l’état par M et Mme. Roger de GARDELLE, de la propriété de La Tour fut signé. La vente a eu lieu au profit de l’état pour le compte du Service d’ Exploitation Industrielle des Tabacs (SEIT).L’Institut commençait ainsi à prendre corps en disposant d’un domaine d’un seul tenant de près de 50 ha.

Construction des premiers laboratoires
Après la réfection du « château » de 1929 à 1934. La mobilisation de 1939 de la majorité du personnel, la reprise par la Poudrerie de la totalité des bâtiments ralentirent les activités. Mais dès 1941, malgré les difficultés de l’heure, d’importantes réalisations ont été faites comme la construction de séchoirs d’essais et de laboratoires qui ne furent utilisés qu’à partir de 1945. Des extensions importantes ont été réalisées en 1960, 1971 et 1991

 

Des hommes et des femmes : en 1928, le personnel ouvrier autour de P. Gisquet, directeur
Rénovation du « Château » en 1933
Construction des premiers laboratoires (aile Nord) 1943
Les premiers tracteurs apparaissaient sur l’exploitation (1929)...
... malgré cela, en 1929 la traction animale était largement répandue à l’Institut...

La « ferme »
La ferme a pris un important développement fournissant main-d’œuvre et attelages nécessaires à l’ensemble de l’Institut. Cette ferme devait initialement simuler d’une façon économique la vie d’une exploitation agricole de polyculture-élevage. Cette ferme a ainsi été un grand champ d’expérience !

... qu'elle soit équine ou bovine.

Des « hommes et des femmes », un centre de formation
Mais, il ne faut pas oublier que l’Institut ne serait rien sans les hommes et les femmes qui y ont travaillé, de l’ouvrier qui travaillait dans les champs pour la réussite des essais aux directeurs qui donnaient l’impulsion nécessaire. Le premier directeur fut Prosper GISQUET de 1927 à 1956, Pierre CHANCEAULME de 1956 à 1965, Henri HITIER de 1965 à fin 1977, qui d’origine Charentaise, s’est implanté avec toute sa famille à Bergerac où il s’est éteint en 2008 dans sa 96ème année. Jacques CHOUTEAU, a été directeur de 1978 à 1989, Claude JOIGNY de 1989 à 1995 et François GALIMARD de 1995 à 2000. De plus l’Institut de Bergerac était un centre de formation pour le personnel de la SEITA et de nombreuses promotions d’ingénieurs, de techniciens, d’employés …s’y sont succédées.

Un établissement dédié à la formation du personnel du SEITA, en 1948 promotion d’ingénieurs dont entourant P. Gisquet (au centre), de g. à d. H. Hitier, R. Rougean, A. Jacquard
Prosper Gisquet, 1er directeur de l’ITB en 1952
Henri Hitier, chercheur, puis directeur de 1965 à fin 1977
Jacques Chouteau lui a succédé de 1978 à 1989
L’ITB a été un centre de réunions scientifiques internationales avec un 1er congrès en 1955 réunissant une centaine de scientifiques de 23 nations

Une recherche à la pointe du progrès

La SEITA a toujours voulu accompagner les progrès de la science et a ainsi développé sur le site bergeracois des installations modernes et performantes de recherches. Ainsi en 1991, avec la création de nouveaux laboratoires de biologie, et des serres.

Construction de l’aile Sud des laboratoires en 1960
Inauguration des nouvelles serres et locaux pour les biotechnologies (1992

Le domaine de « La Tour » aujourd’hui

Depuis 2003, le regroupement sur le site du domaine de la Tour, de L’Institut du Tabac et de l’ANITTA (Association Nationale Interprofessionnelle Technique du Tabac) qui a occupé jusqu’en 2013 les locaux du « Château» du domaine de la Tour. En 2020, le « Château » est devenu le siège de la C.A.B. (Communauté d’Agglomération Bergeracoise). Sur le site, on trouve, entre-autres, les laboratoires d’ARVALIS, ainsi que la Société « Bergerac Seed & Breeding » en charge de la production nouvelles variétés et de semences de tabac, ainsi que d’autres structures.

Une collection du Genre Nicotiana unique en Europe maintenue à Bergerac

L’Institut du Tabac de Bergerac a constitué une collection botanique de Nicotianées d’une richesse et d’une diversité variétale inestimable et unique en Europe.

1977 - Célébration du cinquantenaire en présence d’un prix Nobel, de nombreux scientifiques et d’une secrétaire d’état représentant le ministre du budget, C. Scrivener
Un centre d’expérimentation tabacole et de nombreuses visites par les producteurs venus de toute l'Europe
1980 – 2006 -Une route du tabac pour découvrir l’histoire du tabac et tabaculture en France
Un centre de recherche ouvert au public local lors de Portes-ouvertes (1992):
Remise médailles du travail : En 1985, remise de la croix de chevalier du mérite à J Chouteau.

Et plus de 10 000 photos à découvrir, réalisées, entres-autres, par Lucien Duval et Patrick Tailllurat, issues des archives de SEITA- ITB, retraçant son histoire de 1928 à 2000.

René DELON

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
2PEB

2PEB

L'association Patrimoine photographique en Bergeracois ne bénéficie d'aucun financement public.
Si ce contenu vous plait, vous pouvez la soutenir par une adhésion de membre bienfaiteur en cliquant sur le logo à gauche.
(minimum 10 € - reçu fiscal pour déduction de 60% des impôts).

2 réflexions sur “L’Institut du Tabac de Bergerac”

Répondre à Amaury Borges Miranda Annuler la réponse